Le Cameroun remporte la Coupe d’Afrique des Nations 2017 au Gabon, après sa victoire (2-1) face à l’Egypte. Battu en 1984 et en 2008 par les Pharaons en finale de la CAN, le Cameroun tient enfin sa revanche.
Pourtant c’était mal embarqué pour les Lions indomptables qui ont concédé l’ouverture du score par Elneny (22e) après une première période ratée. Mais ils ont réussi à inverser la tendance en seconde période, d’abord grâce à Nkoulou (59e) d’une belle tête.
But du sacre
C’est Vincent Aboubakar (88e) qui a surgi pour marquer le but du sacre. Le dernier titre du Cameroun remontait à 2002.
Pour l’Egypte, cette finale laissera un goût amer, celui d’être passé à côté d’un incroyable retour gagnant sur la scène continentale, après une traversée du désert de sept ans.
Essam El-Hadary, son portier légendaire de 44 ans, joueur le plus âgé de l’histoire de l’épreuve, ne réussira pas à décrocher sa 5e couronne ni à remporter une 4e finale disputée, comme son ancien coéquipier Ahmed Hassan.
Son jeune second Mohamed Salah, qui avait pourtant tout fait pour offrir le trophée à son pays en signant 2 buts et 2 passes décisives sur les cinq buts inscrits par l’Egypte durant la compétition, devra attendre encore pour connaître les joies de son aîné.
Définitivement maudit
Mais le plus malheureux est sans aucun doute Hector Cuper, le sélectionneur argentin de l’Egypte, définitivement maudit quand il s’agit de jouer une finale, et toujours en quête d’un trophée majeur à 61 ans.
Après trois finales de coupe d’Europe perdues coup sur coup, d’abord en Coupe des Coupes (ancienne C2, ndlr) avec Majorque en 1999, puis en Ligue des champions avec Valence (2000, 2001), le sélectionneur de l’Egypte voit l’étiquette de « Poulidor » du football s’accrocher encore un peu plus à sa peau.
« J’ai encore perdu une finale… Je ne vais pas dire que je suis habitué, mais ça en fait une de plus » , a-t-il réagi dimanche devant la presse. Il avait eu une once d’espoir mercredi, après la qualification aux tirs aux buts aux dépens du Burkina Faso : « C’est vrai que je n’ai pas de chance en ce qui concerne les finales. J’espère qu’un jour j’en décrocherai une. »
Explosion de joie à Yaoundé
Yaoundé s’est embrasée dimanche soir dès le coup de sifflet final après la victoire du Cameroun, marquant la réconciliation de tout un peuple avec ses « Lions ».
Hommes, femmes et enfants dans la rue, bars bondés, concerts de klaxons et de casseroles, un taxi qui perd sa vitre arrière dans ce débordement de joie populaire : la capitale politique du Cameroun a célébré la cinquième victoire des Lions dans une CAN, la première depuis 15 ans, a constaté un correspondant de l’AFP, relevant la présence d’un dispositif de policiers et de gendarmes.
« C’est comme dans un rêve non seulement pour le Cameroun mais pour toute l’Afrique centrale qui n’avait pas beaucoup de représentants dans cette compétition », a déclaré un supporter, Charly Alain Ndjepel. Peu de Camerounais misaient sur les chances de leur équipe et de leur sélectionneur belge Hugo Broos en début de compétition.
Hugo Broos « est un magicien, il a fait renaître ce groupe », s’est exclamé le défenseur camerounais Michael Ngadeu. « Beaucoup ne croyait pas en lui, je l’avoue. Beaucoup de Camerounais l’ont critiqué. Quand je voyais ce qu’on disait sur lui sur les réseaux sociaux, j’avais froid dans le dos. Mais aujourd’hui, nous n’avons rien fait, c’est lui le héros du Cameroun. Les Camerounais devraient lui accorder une médaille pour ce qu’il a fait. »
Avec Le Monde