Boké : célébration de la 6e édition des festivités des Arts Bagas autour du D’mba déesse de la fécondité

Le D’mba, déesse de la fécondité, a été célébrée ce 10 février dans le bagataye avec tambour et tam-tam. Cette consécration 2024 du festival des arts Bagas et de la danse D’mba a débuté depuis le 8 février et a pris fin ce samedi 10 février à Kawass dans la sous-préfecture de Kamsar. Situé à une trentaine de km du chef-lieu de la préfecture de Boké.

Objectif, réunir en un seul lieu pour un nombre de séjour de communion culturelle les 7 sous- groupes dialectos : Sitemou ,Mandori ,Koba ,Pukur , Kakissa , Kalomie et Wourbendo. Qui composent la communauté Baga.  Mais aussi d’élargir aux autres communautés linguistiques soeurs de la Guinée et de la Sierra Leone voisine pour mieux partager les valeurs culturelles et artistiques de nos terroirs à travers des danses folkloriques et aux autres expositions des masques et objets d’arts.

Cette 6e édition qui s’est tenue à Kawass a mobilisé les troupes bagas du Bagataye, particulièrement celle de la troupe Teminé de la Sierra- Leone.

Venues pour donner un éclat particulier à la rencontre. Dans son discours, le vice-président du Fest-Arts D’mba,  au nom de son président Jean René Camara, félicité les participants pour la forte mobilisation.

« je remercie toutes et tous ceux qui ont effectué le déplacement pour venir assister à cette 6e édition du Fest-Arts D’mba à Kawass. Siyifnou ( on vous salue ) . Au déroulement de l’agenda du festival, vous avez compris aisément les différents mouvements migratoires de cette communauté, des différents couloirs du masque D’mba  ,de son importance folklorique et des mœurs . Je suis enthousiasmé par cette foule venue majoritairement du bagataye »

 Poursuivant, l’historique du D’mba, le vice-président du D’mba dira ceci :

« Le commerce illicite et florissant du masque D’mba pour le drame que vit ce masque emblématique depuis 1930 sur le marché international des arts et surtout ce que gagnent indûment les animateurs de ce trafic illicite au profit du génie créateur de ce buste Baga au sein nu orienté vers le bas. Le D’mba déesse de la fécondité connue pour sa lutte contre la stérilité et protectrice du mal et symbolisant la joie à travers la fécondité qui conduit à la naissance, s’est vue accaparée. Par exemple, de 2001 à 2015, plus de 8 millions d’euros, soit plus de 90 milliards de nos francs, volent inutilement au préjudice des géniteurs baga et de la Guinée. Dit -il interpelle aujourd’hui les Guinéens à battre le pavé pour le retour de nos œuvres d’arts », a-t-il fait comprendre.

 Pour Docteur Aly Gilbert Ifono, professeur d’histoire, ancien ministre de la Culture, il a indiqué que cette 6e édition, est déjà une marque de persévérance et du courage.

« Le Baga c’est une communauté attachée à sa culture. Je l’ai dit tantôt les difficultés que nous avons en Guinée c’est d’avoir des manifestations pérennes. Vous avez vu en salle la communauté Teminé de la Sierra Leone, c’est une marque d’intégration ouest-africaine. Les Bagas auraient pu organiser seuls à Kawass s’enfermer sur eux-mêmes faire le festival. Mais s’ils ont tenu à inviter une communauté sœur. Cela veut dire que la communauté Baga est ouverte des autres communautés. C’est une communauté qui ne veut pas disparaître. Je suis très content des organisateurs de ce festival des communautés Bagas du bagataye », a rappelé l’ancien ministre.

 

Boké, Rachid Camara, envoyé spécial pour Conakry Infos