Boffa : Le projet PRAO offre des kits d’assainissement aux fumeuses de poisson de Koukoudé et de Bongolon

Le projet régional des pêches de l’Afrique de l’Ouest (PRAO) a procédé samedi 7 mars 2020 à la remise officielle des kits d’assainissement aux groupements des femmes fumeuses de poissons de Koukoudé et de Bongolon, dans la sous-préfecture de Douprou, dans Boffa.

Ces matériels sont composés de : 30 bassines, 50 sceaux, 50 paires de bottes, 20 brouettes, 10 cache-nez, 20 gants, 30 pelles.

Le PRAO, un projet financé par la Banque mondiale a déboursé 100 mille dollars US pour acquérir ces matériels afin de permettre son environnement.

Interrogé par Conakry, le Coordonnateur du projet PRAO, M. Youssouf Camara a donné les raisons de ce don à l’endroit des femmes fumeuses des groupements de Koukoudé et de Bongolon.

« C’est permettre à la communauté d’assainir l’environnement où elle vit. Aujourd’hui, ce n’est un secret pour personne, nos débarcadères sont sales. Donc, c’est permettre à la communauté de se débarrasser de l’insalubrité. C’est dans ce cadre que se situe ce don. Donc, c’est destiné à l’ensemble des pêcheurs des deux communautés. Ici, nous avons interpellé les femmes fumeuses parce que c’est elles qui sont à la base qui constituent la charpente de l’activité de pêche artisanale. C’est pourquoi nous avons pensé à elles afin de minimiser les efforts de leurs activités. C’est dans ce cadre que nous sommes ici. Le coût des matériels s’élève à 100 milles dollars US qui sont investis pour l’acquisition de ces équipements. C’est aussi bien pour Koukoudé et Bongolon. Et, nous allons partir la semaine prochaine à Matakan à Forecariah. Donc là, ça concerne l’ensemble des deux sites qui sont identifiés comme sites pilotes dans le cadre du projet PRAO. Cela se fait sur autorisation du ministre des pêches que nous sommes venus remettre ce don aux femmes de Koukoudé et Bongolon à la veille même de leur fête du 8 mars 2020. Sinon, c’est monsieur le ministre qui m’a chargé de le représenter ici. », a déclaré le coordonnateur du projet PRAO ? Youssouf Camara.

Le campement de Koukoudé, devenu aujourd’hui un district, a été fondé par Abdou Mafory Soumah en 1970 précédé de Youssouf Touré. Ce district est situé à 82 Km de la préfecture de Boffa. D’après le dernier recensement en 2017, la population de Koukoudé était à 17.340 habitants. Le district est composé de deux secteurs : Koukoude 1 et Koukoude 2.

Pour sa part, le président du district de Koukoudé, Younoussa Touré, l’un des fondateurs dudit campement, s’est réjoui du geste du projet PRAO.

« Je suis content d’avoir reçu ces matériels des mains du PRAO. Que Dieu soit loué !  Qu’il les paye de leur générosité. Mais nous sommes derrière la Banque mondiale et nous la demandons de continuer à appuyer pour aider les zones de débarcadères de Koukoudé et Bongolon. Grand merci au Coordonnateur du projet PRAO, Youssouf Camara. », a indiqué M. Touré.

Prenant part assister à cette remise, le président du district de Bongolon, Sékhouna Sylla a également remercié le projet PRAO pour le geste magnanime fait à l’endroit des communautés de Koukoudé et de Bongolon.

« Avec ce don de matériels, nous disons haut et fort que c’est la fin de l’insalubrité. Nous allons utiliser ces matériels à bon escient. On comprend avec ce geste que le PRAO ne cherche pas à remplir ses poches. Mais plutôt, il cherche à aider la communauté. Nous lui demandons plus de courage de continuer à œuvrer dans cet élan. Le projet PRAO a prévu plusieurs actions à Koukoudé et à Bongolon, dont entre autres : la pisciculture comme celui de Nzérékoré, la mise en place d’une crèche en construction pour retenir les enfants des femmes fumeuses de poissons au niveau des deux campements, mais aussi l’installation d’un centre Internet pour promouvoir les activités de la pêche. Grâce à l’Internet, quelqu’un pourra faire la commande à distance, payer les produits péchés ou échanger avec l’intéressé. Il pourra même verser de l’argent à partir du compte bancaire de son client à partir du Japon par exemple. Koukoudé est une ancienne zone de pêche artisanale en Guinée. Aujourd’hui, elle commence à souffler de pleins poumons. », a dit M. Sékhouna Sylla.

Quant à Mme Bangoura Germaine Soumah du groupement Mounafangny de Koukoudé, elle a indiqué que ce geste du projet PRAO est une opportunité à saisir pour l’hygiène publique dans ces localités.

Le projet à démarré son activité en 2016 à Koukoudé. Il comporte trois composantes majeures. La première composante est axée sur la gestion durable et la bonne gouvernance. La deuxième composante porte sur la lutte contre la pêche illicite.                        Et la troisième est axée sur l’accroissement de la contribution du secteur de la pêche et l’aménagement que vous avez visité aujourd’hui. Bref, c’est dans le cadre de l’accroissement des bénéfices tirés par l’exploitation, parce que quand on construit le centre de fumage de poissons, ça valorise davantage le poisson péché. Et quand on met le traitement de poissons, le centre là améliore l’état de poissons et ça permettra aux pêcheurs de vendre à un prix un peu élevé. Donc, c’est ça l’objectif : permettre aux pêcheurs de mieux gagner et de s’éloigner de la pauvreté. En un mot, appuyer le ministère des pêches, les directions techniques du ministère des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime.

Le PRAO est placé sous la tutelle du ministère des pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime. Il appuie également le ministère dans le cadre du renforcement des capacités des cadres, mais aussi de l’appui institutionnel aux directions les dotant d’équipements, de mobiliers et de consommables pour leur permettre d’exercer convenablement leurs missions régaliennes.

Financé par la Banque mondiale à hauteur de 15 millions de dollars US, le projet PRAO clôturera ses activités le 31 décembre 2020.

En attendant cette date, le PRAO compte relever un grand défi lié  à la disparition de plusieurs endroits par  les mouvements des vagues à cause du réchauffement climatique et  l’extension du port par les sociétés minières dont les vagues viennent frapper lourdement les  côtes du campement de Koukoude.

 

Rachid Camara

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