Blocage du retour à l’ordre constitutionnel en Guinée : Abdoul Sacko dénonce la complicité de la CEDEAO

Le coordinateur des Forces Sociales de Guinée, Abdoul Sacko, a fermement dénoncé lundi au cours d’une conférence de presse à Conakry, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il l’accuse d’être complice avec la junte guinéenne dirigée par le Général Mamadi Doumbouya, qu’il accuse de violations des droits humains.

Selon Sacko, la CEDEAO serait engagée dans un accord tacite avec le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), favorisant ainsi le maintien de la transition au détriment d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Ces déclarations surviennent alors qu’une délégation de la CEDEAO est en visite en Guinée pour évaluer la situation politique.

 

Le coordinateur des Forces Sociales de Guinée a critiqué vivement cette mission, qu’il décrit comme une simple mascarade destinée à maintenir le statu quo. Selon lui, la CEDEAO ne cherche pas réellement à résoudre la crise guinéenne, mais plutôt à sauver les apparences en protégeant ses propres intérêts et ceux de la junte. Il se montre sceptique quant à la volonté de la délégation d’écouter les voix dissidentes ou de prendre des mesures concrètes pour mettre fin aux violations des droits humains.

 

En analysant la situation actuelle du pays, Abdoul Sacko a divisé les Guinéens en trois catégories : ceux qui soutiennent la junte par crainte de représailles après la transition, ceux qui militent pour un retour à l’ordre constitutionnel malgré la répression, et ceux qui profitent de la situation pour s’enrichir en soutenant le CNRD.

Il critique particulièrement ce dernier groupe, qu’il accuse d’exploiter la crise pour satisfaire des intérêts personnels au détriment du bien commun.

 

Pour Abdoul Sacko, la lutte pour la démocratie en Guinée est une bataille qui dépasse les peurs et les intérêts individuels. Et malgré la complicité qu’il attribue à la CEDEAO, il rappelle que l’espoir d’un retour à l’ordre constitutionnel repose avant tout sur le peuple guinéen lui-même.

 

« Au final, aucune institution étrangère ne peut réparer un pays que son propre peuple renonce à sauver. », a-t-il conclu.

 

Mohamed Sylla