Baadiko Bah : « il y a des dizaines de familles qui depuis septembre 2021 ne savent pas ce qui est devenu leurs proches »

Depuis le 04 novembre dernier (jour de l’assaut contre la maison d’arrêt de Conakry), les citoyens de la capitale ne cessent de s’interroger sur leur sécurité, c’est le cas de l’homme politique Mamadou Baadiko Bah invité dans l’émission Mirador de la radio FIM Fm ce jeudi 16 novembre 2023, qui qualifie cet événement de très « grave ».

on a assisté dans ce système du pouvoir par les armes à des affrontements de factions armées pour le contrôle du pouvoir

Pour Baadiko Bah, cette opération s’explique par le fait qu’on a imposé un système de gouvernance par les armes, la division des forces armées du pays en des clans où on assiste à des affrontements entre ces groupes, mettant ainsi les civils en danger. « Nous avons ressenti ces événements qui sont d’une extrême gravité. En réalité, on a assisté dans ce système du pouvoir par les armes à des affrontements de factions armées pour le contrôle du pouvoir, et qu’est-ce qu’on a vu dedans ? On a vu toutes les scènes de barbarie, ça tire dans tous les sens, devant, derrière, de façon indiscriminée et avec des scènes de barbarie ou on se met à tuer des gens n’importe comment, des civils non armés », a regretté Baadiko.

Poursuivant, ce leader politique pense que ce système est mis en place uniquement pour contrôler le pouvoir public, où des personnes disparaissent sans laisser de trace. « On est installé dans ce système uniquement pour le contrôle du pouvoir, on ne sait plus, les gens ne meurent pas, ils disparaissent. Combien de gens ont disparu depuis le 5 septembre 2021 et ce n’est pas normal ! C’est extrêmement grave et ça viole toutes les lois internationales », a déploré M. Bah

je vous rappelle qu’il y a des dizaines de familles qui, depuis septembre 2021, ne savent pas ce qui est devenu leurs proches

Parlant des opérations de recherche de Claude Pivi, Mamadou Baadiko s’oppose à la manière dont des éléments du groupement des forces spéciales ont procédé dans certains quartiers de la capitale guinéenne. Il s’est également exprimé sur des cas présumés de disparition des militaires où personne ne sait ce qui leur est arrivé. « On ne parle même pas de la façon dont on a terrorisé des quartiers de Conakry et des perquisitions barbares des gens sans défense. C’est totalement anormal, tout ça, c’est la logique du pouvoir par les armes. Les citoyens ne sont plus en sécurité et je vous rappelle qu’il y a des dizaines de familles qui, depuis septembre 2021, ne savent pas ce qui est devenu leurs proches. On ne sait pas s’ils sont morts ou vivants, ils ont seulement disparu. Il faut qu’on nous fasse la liste de tous les gens qui sont morts dans ces événements. Il y a pleins de militaires qui étaient au Palais qui sont portés disparus. On a des familles qui nous disent qu’on a un parent, on ne le voit plus depuis le 4 novembre. La population est devenue otage d’une caste militaire et ça ne marchera pas », a fustigé Baadiko Bah

 

Ibrahima Sory Soumah