La 78e session de l’Assemblée générale des Nations unies a débuté ses travaux le mardi 19 septembre à New York, sous la présidence d’Antonio Guterres.
Dans son discours prononcé ce jeudi 21 septembre, le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya, a soulevé plusieurs questions, en particulier celle des coups d’État récents en Afrique.
Le colonel Doumbouya a observé que l’Afrique est actuellement confrontée à une série de putschs militaires, en particulier dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne. Il a souligné que la communauté internationale, tout en condamnant ces événements et en imposant des sanctions, doit également se pencher sur les causes sous-jacentes de ces coups d’État.
Il a émis l’idée que les coups d’État se sont multipliés sur le continent en raison de problèmes profondément enracinés.
« Pour éradiquer ce fléau, il est impératif de s’attaquer à ses racines. Les putschistes ne se limitent pas à ceux qui prennent les armes pour renverser un régime. Il est crucial de reconnaître que les véritables putschistes, les plus nombreux, sont ceux qui, sans être condamnés, manipulent les textes constitutionnels, usent de la ruse et de la tromperie pour se maintenir indéfiniment au pouvoir. Ce sont ceux qui, dans un jeu politique truqué, modifient les règles en cours de partie pour conserver leur emprise sur le pouvoir. Ce sont les véritables putschistes. », a-t-il déclaré.
Le président de la transition guinéenne a défendu les militaires qui ont pris le pouvoir à la suite de coups d’État, souvent renversant des présidents ayant modifié la Constitution pour rester au pouvoir. Il a expliqué que lui-même avait agi pour éviter que son pays ne sombre dans le chaos, dans une situation insurrectionnelle où aucune force politique n’avait eu le courage ni les moyens de mettre fin à l’imposture.
Selon lui, ces coups d’État sont souvent provoqués par la gestion abusive des dirigeants et l’inégalité dans la répartition des richesses du pays.
« Aujourd’hui, les peuples africains sont plus que jamais éveillés et déterminés à prendre en main leur destin. Les inégalités persistantes issues d’une mauvaise répartition des richesses ont engendré une misère endémique qui rend la vie quotidienne de nos populations de plus en plus difficile. Ces inégalités font partie des causes profondes qui menacent la coexistence pacifique. Quand les richesses d’un pays sont concentrées entre les mains d’une élite, tandis que les nouveau-nés meurent dans les hôpitaux faute de couveuses, il n’est guère étonnant que de telles conditions conduisent à des transitions visant à répondre aux aspirations profondes du peuple. », a-t-il souligné.
Le colonel Doumbouya a répondu indirectement aux critiques formulées par le président des États-Unis, Joe Biden, qui avait dénoncé mercredi, la recrudescence des coups d’État en Afrique, affirmant que des présidents élus étaient renversés, au grand dam des défenseurs de la démocratie.
Le président de la transition guinéenne a conclu son discours en réaffirmant son engagement envers la démocratie et en soulignant la nécessité de défendre le droit constitutionnel.
Le colonel Mamadi Doumbouya est arrivé au pouvoir le 5 septembre 2021, après avoir renversé le président Alpha Condé, qui s’était octroyé un troisième mandat controversé ayant enregistré plusieurs dizaines de morts dans le pays.
Ibrahima Sory Soumah