Alpha Bayo du MAOG : « il ne faudrait pas que les délégations spéciales servent d’un rempart pour la continuité … »

Plus que quelques mois pour un retour à l’ordre constitutionnel en Guinée, les acteurs de la société civile restent dans le doute en ce qui concerne le respect du chronogramme de la transition fixé par les autorités militaires.


C’est le cas d’Alpha Bayo, coordonnateur à la Maison des associations de Guinée, pour lui il était important de procéder à l’installation des délégations spéciales dans les communes pour éviter aux conseils communaux de tomber dans l’illégalité.

« L’installation des délégations spéciales dans les communes, du côté de la maison des associations, ça toujours été nos recommandations parce qu’on n’a pas voulu à ce que les conseils communaux fassent un jour de plus pour être dans l’illégalité et je crois qu’il y a Badra Coné premier vice maire de la commune de Matam qui a donné ce bon exemple, à l’échéance de leur mandat et il a appelé tous ses collègues et puis en présence des médias et dit qu’il a représenté le peuple en tout cas du côté de la commune pendant une période. il avait un mandat et le mandat avait expiré ».  A-t-il félicité.

Ensuite, M. Bayo a laissé entendre que la décision des conseillers communaux de Matam de ne plus siéger après leur mandat a été bonne, mais tardive.

« Donc, tant que l’élection n’est pas organisée, il ne peut pas continuer à siéger dans l’illégalité et c’est ce que la loi prévoit. Donc, nous pensons que c’est une bonne décision qui a été prise bien qu’elle soit tardive », a soutenu le coordonnateur de la MAG.

Plus loin, l’acteur de la société civile guinéenne, a invité le CNRD et le gouvernement à ne pas se servir des délégations spéciales pour  »s’éterniser » au pouvoir.

« Mais l’autre élément, en tant qu’organisation de la société civile, nous essayons de voir un peu plus loin parce que c’est très important et il ne faudrait pas que les délégations spéciales servent d’un rempart pour la continuité ou le maintien de la junte au pouvoir parce que nous avons une grande préoccupation pour 2024. Nous avons fait notre communication pour dire que 2024, c’est une année électorale, et une année qui va constituer le retour à l’ordre constitutionnel. » A-t-il soutenu.

Ensuite, Alpha Bayo s’est intéressé au discours du Président de la transition lors de son adresse à la nation. Pour lui, le Colonel Mamadi Doumbouya devait mettre un accent particulier à la présidentielle en fin 2024.

« Donc, nous pensons que comme il a été annoncé, le président de la transition, le référendum constitutionnel, mais il n’a pas touché du doigt aux autres électorales. Pour nous, c’est une préoccupation qui devrait être dans son discours à la nation : dire que toutes les énergies seront réunies pour le retour à l’ordre constitutionnel. En tout cas, le compte à rebours est déjà lancé et l’année, c’est sur 365 jours et aujourd’hui est le 02, donc cela veut dire qu’il ne reste que 363 jours. En tout cas, nous avons déjà lancé le compte à rebours. », a réagi Alpha Bayo

Depuis le choix des deux ans de transition par le CNRD, validé par la CEDEAO, des hommes politiques et acteurs de la société civile ne cessent de s’interroger sur le respect des engagements des autorités pour un retour à l’ordre constitutionnel.

Madinatou et Ibrahima Sory Soumah