Alhoussein Makanera : ‘’les victimes de Womey n’ont pas été inhumées dans une fosse commune’’

[dropcap]L[/dropcap]e ministre de la Communication Alhoussein Makanera  a donné vendredi, au cours d’une conférence de presse à Conakry, des précisions sur l’attaque d’une équipe de sensibilisation anti-Ebola qui a fait martdi 16 septembre dernier, huit morts dans le district de Womey, située à plus de 50 Km de N’ Zérékoré, au sud-est de la Guinée.

Selon lui, les victimes de cette attaque ont été tuées à coups de gourdins et de manchettes, avant d’être enfouies dans une fosse utilisée comme toilettes dans l’enceinte de l’école primaire de Womey.

‘’Les huit membres de l’équipe de sensibilisation sur la fièvre Ebola ont été tués par des habitants de Womey qui ont fait usage de gourdins et de manchettes contre eux. Parmi les victimes, sept corps ont découverts dans une fosse commune utilisée comme latrines dans la cour de l’école primaire de Womey. Quand la mission retrouvait ces sept corps, ils étaient déjà recouverts de béton (ciment) pour faire disparaitre leurs traces’’, a expliqué M. Makanera, rappelant qu’un premier corps a été ramassé à la rentrée du village.

Répondant aux rumeurs selon lesquelles, les victimes du drame de Womey ont été enterrées dans une fosse commune à N’Zérékoré, le ministre Kaké a indiqué que chaque corps a été inhumé dans une tombe en présence de leurs familles.

‘’ Les victimes de Womey n’ont pas été inhumées dans une fosse commune à N’Zérékoré. Elles ont été enterrées à un même endroit, mais chaque victime a été inhumée dans sa propre tombe’’, a-t-il précisé.

32 personnes interpellées dont 5 femmes

Selon le ministre Alhoussein Makanera, depuis le jour du drame de Womey, ‘’la machine judiciaire a été mise en marche’’ pour traquer les auteurs et les complices de l’attaque de l’équipe de sensibilisation anti-Ebola.

‘’Les enquêteurs ont déjà interpellé 32 personnes dont 5 femmes dont celle qui a frappé la journaliste rescapée de la radio rurale de N’Zérékoré. Tous les criminels seront jugés et condamnés à la hauteur de leurs forfaitures’’, a-t-il promis, ajoutant que la mission gouvernementale conduite par lui-même et le ministre de la Santé, colonel Remy Lamah, a permis d’éviter un conflit interethnique qui voulait polluer les relations entre les différentes communautés de la ville de N’Zérékoré.

Statut politique de la sous-préfecture de Womey ?

Contrairement aux rumeurs l’accusant d’avoir déclaré qu’il aurait eu un entretien téléphonique avec le président de la République pour faire perdre à Womey son statut de sous-préfecture, le ministre de la Communication a balayé ces rumeurs, soutenant qu’il n’a jamais tenu de tels propos.

‘’Un ministre n’a aucun pouvoir pour faire perdre le statut politique d’une préfecture ou d’une sous-préfecture. Je ne l’ai jamais dit, car je n’ai pas ce pouvoir’’, a précisé M. Makanera.

Une jarre d’eau chlorée à Womey

Selon Alhoussein Makanera, après l’assassinat des membres de l’équipe de sensibilisation anti-Ebola pour dit-on, une rumeur accusant cette équipe d’être venue dans l’intention d’introduire Ebola dans la localité, l’équipe gouvernementale a été surprise de trouver dans le village de Womey une jarre contenant de l’eau de javel utilisée par les habitants.

‘’Nous avons été surpris de trouver à Womey une jarre d’eau chlorée assise au beau milieu du village que les villageois utilisaient pour se laver les mains. Donc, l’attaque volontaire de l’équipe de sensibilisation est un prétexte pour les assaillants’’, a-t-il révélé, ajoutant que ‘’ce qui s’est passé à Womey est un danger pour l’existence de notre pays’’.

Boua Kouyaté

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