La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a ordonné, lundi 10 février 2025, la comparution des inspecteurs financiers ayant rédigé le rapport incriminant l’ex-ministre de l’Enseignement pré-universitaire, Ibrahima Kourouma, et son directeur financier, Mohamed V Sankhon.
Ces derniers sont poursuivis pour ‘’détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux et enrichissement illicite’’.
Les investigations portent sur un montant présumé détourné de 612 milliards de francs guinéens et 12 milliards de dollars, notamment dans le cadre de l’organisation des examens nationaux.
À la barre, Mohamed V Sankhon a nié toute implication, affirmant qu’il n’avait jamais travaillé sous les ordres de l’ex-ministre Kourouma.
« Ma gestion est justifiable. Tous les marchés ont été exécutés et j’ai fourni toutes les pièces nécessaires. » a-t-il déclaré, rejetant toute accusation d’irrégularités financières.
La défense des prévenus a demandé la comparution des inspecteurs ayant enquêté sur la gestion budgétaire du ministère entre 2011 et 2021.
Le juge Yagouba Condé a accédé à cette requête et a également ordonné l’identification des biens immobiliers des accusés ainsi que ceux de leurs épouses et enfants.
L’affaire Kourouma-Sankhon a été renvoyée au 26 février 2025 pour la suite des débats, avec la comparution attendue des experts à l’origine du rapport.
Ce procès s’inscrit dans la série de poursuites engagées par la CRIEF contre des figures de l’ancien régime du président Alpha Condé, renversé en septembre 2021.
Plusieurs ex-hauts responsables sont déjà dans le viseur de la justice, notamment l’ancien Premier ministre Kassory Fofana, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, l’ex-ministre de la Défense Mohamed Diané et l’ex-ministre de l’Environnement Oyé Guilavogui, tous inculpés pour détournement de deniers publics et corruption.
Le procès du duo Kourouma-Sankhon pourrait ainsi marquer une nouvelle étape dans cette offensive judiciaire.
Kadiatou N’Diaye