Alors que la reprise effective de l’audience qui avait été suspendue pendant trois semaines, d’abord à la demande du parquet qui réclamait le temps de préparer le début des auditions de témoins, puis en raison d’une grève des avocats, sans lien avec le procès ou les événements du 4 novembre, devrait avoir lieu aujourd’hui, un autre problème vient se greffer pour la bonne marche de cette reprise.
L’évasion du colonel Claude Pivi l’un des accusés du massacre du 28 septembre, qui reste à date introuvable, sème la panique chez certains avocats de la défense . C’est le cas de Me Jochamey Haba qui menace de se retirer du procès du 28 septembre si des mesures ne sont pas prises par les autorités.
« À un moment donné, lorsque le ministère public s’est vu menacé, il avait pris la parole publiquement, solennellement pour le dire M. le Président, nous les avocats, nous sommes menacés, nous sommes dans une insécurité totale. Certains voient tous les jours et toutes les nuits des véhicules autour de leurs domiciles. On ne sait pas pourquoi. Certains sont menacés d’enlèvement, chacun le sait. si un avocat ne peut pas exercer son sacerdoce de manière libre, il n’est pas indépendant », a-t-il fait comprendre.
La maison centrale qui constitue le domicile de mon client, est remplie d’éléments des forces spéciales
Pour l’avocat, depuis l’attaque de la maison centrale de Conakry, « nous n’avons pas accès à nos clients. Nous commençons un procès aussi important, une phase aussi importante qui devrait nécessiter qu’on prépare nos clients. Mais les avocats n’ont pas accès à leurs clients qui sont détenus à la maison centrale. J’y étais le samedi dernier où j’ai vu des procureurs être fouillés. On lui a demandé de déposer ses téléphones. Si ceux-là ne sont pas épargnés, ça se complique. La maison centrale qui constitue le domicile de mon client, le président Dadis où on doit pouvoir le rencontrer, est remplie d’éléments des forces spéciales, de gendarmes au lieu de gardes pénitentiaires. Pourtant, légalement, il appartient aux gardes pénitentiaires d’assurer la sécurité de la maison centrale », a fait savoir l’avocat.
Enfin, il dira que : « Si cela doit continuer, en ce qui concerne la défense de Dadis, nous serons obligés de suspendre notre participation si des mesures ne sont pas prises. Nous voulons bien le défendre, mais nous voulons le faire en toute sérénité », a réagi Jochamey Haba
Mamadou Samba Barry