Affaire de coffre-fort à Sonfonia : « Même si on veut la tête du Recteur, on ne peut pas mettre ça sur sa tête » Mamady Sayon Camara

Dans la nuit du lundi au mardi 2 février, un coffre-fort qui contiendrait 223 millions a disparu de l’Université de Sonfonia, avant d’être retrouvé vide à Coyah. « Une enquête a été ouverte et les accusations commencent à tomber de part et d’autre », dit-on.

Mamady Sayon Camara, chargé de l’information et de la communication, pense que « l’heure ne devrait pas être aux accusations, il faut laisser les enquêtes se poursuivre ». Monsieur Camara a tout de même tenté de lever l’équivoque sur certains points.

« Ce qu’il faut dire, ce n’était pas le grand coffre-fort de l’Université de Sonfonia. C’est-à-dire l’argent comptable, c’est le coffre-fort de la billetterie qui concerne les enseignants qui ne sont pas virés et les contractuels qui sont payés à ce niveau. Deuxième chose qu’il faut dire, il y avait au total, ceux qui sont payés au niveau de la billetterie, 223 millions mais la dame a fait une semaine en train de payer les fonctionnaires et les contractuels. Pratiquement, d’après les statistiques qui nous sont arrivées, il n’y a plus 60 personnes qui ne sont pas encore payés. Donc l’argent qui était là, était moins de ce que les gens sont en train de chanter, parce qu’au départ, on avait appris que c’était 2 ou 3 milliards, on est revenu à 223 millions. Ce qu’il faut retenir, ce que c’était le salaire de 28 enseignants Chercheurs et une trentaine de contractuels qui était dans le coffre-fort », a expliqué Mamady Sayon Camara, très formel.

Interrogé sur une possible complicité entre certains acteurs, Mamady Sayon Camara se montre prudent et veut croire que les enquêtes pourront confirmer infirmer ces rumeurs.

« Comment tu peux venir ouvrir ta porte, enlever ton matériel de travail, tu l’envoie ailleurs ? Maintenant personne ne porte accusation à quelqu’un. On a porté plainte, on attend les résultats des investigations », soutient Sayon Camara

Le Recteur, Pr Koré Bah, aurait interdit l’accès au bâtiment à toutes personnes, une décision qui a coïncidé avec cette disparition du coffre-fort. Mamady Sayon a ses explications : « Cette interdiction est dû au fait que les étudiants qui passaient les cours pendant les dimanches salissaient les salles de classe. Les gens veulent la tête du recteur. C’est une coïncidence, on avait dit d’arrêter les cours de dimanche parce qu’il faut préparer les salles pour recevoir les étudiants le lundi. S’il y a des cours le dimanche, les étudiants viennent trouver parfois les salles complètement sales, inondés de papiers.  On a donc arrêté les cours de dimanche pour entretenir les salles de classe » explique Monsieur Camara. Avant de jurer que le « Recteur n’a jamais dit que les cours doivent s’arrêter et qu’à cette heure, personne ne doit rester à l’université. J’ai participé aux différentes réunions, il n’a jamais dit ça. Même si on veut la tête du recteur, on ne peut pas mettre ça sur sa tête. »

Sur la sortie de Dr Fadjimba Mara, porte-parole du collectif qui accuse le Recteur de complicité dans cette disparition, M. Camara pense « qu’on n’aura pas le Recteur de cette façon. »

« En réalité, je ne connais pas Fadjimba. Je ne sais pas où il enseigne, je ne connais pas le cours qu’il donne. Il semble qu’il est le représentant des doctorants, moi je suis doctorant », a-t-il affirmé au passage

Le chef du Service information et communication de l’université estime que pour le moment, personne n’est accusé et il invite tout le monde à laisser l’enquête se poursuivre pour pouvoir démasquer ceux qui sont derrière ce vol.

Par ailleurs, nos tentatives de rencontrer le recteur sont restées vaines. Ses proches collaborateurs lui auraient interdit de communiquer du sujet.

Aliou Diallo

Coffre-fortUniversité de Sonfonia