[dropcap]L[/dropcap]es victimes de la faillite de la BADAM semblent déterminées à aller jusqu’au bout dans la réclamation de leur dédommagement par l’Etat qui s’est engagé à éponger une partie des dommages de la banque.
‘’Les pouvoirs publics sont de mauvaise foi dans le remboursement des citoyens guinéens qui ont répondu à l’appel du président de la République Alpha Condé pour aller déposer leur argent à la BADAM’’, dénonce-t-il avant d’annoncer la reprise des marches de protestation à partir du jeudi 20 novembre prochain.
M. Diawara se dit convaincu que les victimes seront encore réprimées le jeudi prochain par les forces de sécurité, tout en ajoutant que si une telle situation se présente, il se dit prêt à recevoir des coups.
‘’Nous allons certainement être frappés et réprimés le jeudi prochain, mais nous sommes déjà préparés à tout pourvu qu’on nous rembourse’’, prévient-il.
Il a déclaré que l’affaire BADAM est ‘’complot d’Etat’’ qui s’explique par le refus de leur rendre leur argent fruit de tant d’efforts, alors que, dénonce-t-il, les victimes des déguerpissements de Kaléta et de Coyah ont été remboursées à hauteur de 120 milliards GNF.
Quant au vice-président du comité de soutien aux personnes victimes de la faillite de la BADAM M Moussa Sacko, il semble être plus radical dans la lutte de dédommagement des anciens clients de cette banque.
‘’ Les marches reprendront jeudi prochain devant le ministère de l’Economie et de Finances et à la Primature. Et cette fois-ci, on ne reculera devant rien jusqu’à ce qu’on nous rembourse à 100% au lieu des 50% qui était prévu’’, a-t-il martelé.
En outre, le président du mouvement citoyen de Guinée El hadj Sékou Legrow Camara, parle qui fait partir du comité de soutient par de honte en évoquant l’après Ebola pour ces victimes.
‘’ Nous ne savons pas quand Ebola va quitter notre pays. Nous sommes démunis de tout en ce moment. Les uns ont peur de mourir d’Ebola, mais pour nous autres, nous avons peur de la honte plus que la mort’’, a-t-il fait savoir.
Créée en 2009 par des promoteurs guinéens avec une participation de l’Etat guinéen, la BADAM est tombée en faillite en novembre 2011 avec un effectif total de 10 mille clients auxquels la banque reste devoir 36 milliards GNF. Avec cette faillite, l’Etat guinéen s’était engagé à payer 16 milliards à travers la loi des finances de 2012.
Le 11 septembre dernier, les victimes de la BADAM avaient été molestées par les forces de sécurité dans les rues de la commune de Kaloum, lors d’une marche de protestation.
Après deux mois de trêve, les anciens clients de la BADAM projettent de reprendre « avec force » ses marches de protestation pour réclamer un remboursement intégral des 36 milliards GNF que les 10.000 clients de cette banque ont perdu à cause de sa faillite.
Boubacar Sidy Baldé
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