52 ans de l’UA : les dirigeants face à l’insécurité

[dropcap]L[/dropcap]’union africaine a célébré lundi 25 mai ces 52 ans d’existence. C’est en effet le 25 mai 1963 que les chefs d’Etat et de gouvernement du continent ont décidé de se mettre ensemble au sein d’un organe appelé organisation de l’unité africaine. L’idée était dans un premier temps d’unir leur force pour garantir l’indépendance de tous les peuples dominés par les impérialistes. L’Organisation au lieu de devenir un organe d’intégration est resté une institution de coopération.

A l’occasion de la célébration de l’anniversaire de la création de cette institution qui est la plus importante du continent le 25 mai 2002, on a décidé de passer de l’organisation de l’unité africaine à l’union africaine.  Cela fait donc 13 ans que le continent vit avec cette institution qui n’a pas véritablement  changé dans son fonctionnement, même si certains organes sont nés. La commission de l’union africaine, présidée par des diplomates n’a toujours pas le pouvoir de décision face aux chefs d’Etat qui les désignent.

A ce jour l’institution fait face à plusieurs défis, dont celui économique qui fait de ces dirigeants dépendants de l’ONU et de ses institutions. Actuellement, l’insécurité est grandissante surtout dans les pays où le problème politique est une préoccupation majeure. Les conflits sont nombreux : Au Mali, Au Burundi, En Centrafrique, En République Démocratique du Congo…Et les solutions à tous ces problèmes viennent d’ailleurs. C’est l’ONU et l’Union européenne qui proposent leurs stratégies et mettent des moyens en place. La manière dont les crises sont résolues peut ne pas forcement correspondre aux réalités des peuples africains. Ce qui se passe aujourd’hui en Libye depuis la disparition de Muhammar Kadhafi nous conforte dans notre analyse. C’est bien ce qui se passe en Centrafrique et en Côte d’Ivoire où les risques de conflits sont perceptibles.

Au nord  du Mali te au Nord du Nigéria, les groupes terroristes font du mal aux populations civiles. Là également les solutions sont proposées en Europe. Où se trouve l’UA qui est toujours en train de réfléchir  à la mise en place d’une force africaine de maintien de la paix ? La force africaine en attente comme on la nomme ? La question même est de savoir, pourquoi ces pays dont les fils ont contribué à la libération de la France pendant les deux conflits mondiaux ne peuvent pas se munir de méthodes de lutte cohérente comme ce fut le cas dans les années soixante en Algérie, en Guinée Bissau, au Cap Vert en Angola, au Mozambique et partout où le colonisateur n’a pas souhaité partir paisiblement.

Voyez ces hommes du 21è siècle comment ils dirigent leurs Etats. Ils sont préoccupés par la préservation du fauteuil que par la sécurité de leurs peuples. C’est bien la raison. Lorsqu’il s’agit de faire face au défi de l’insécurité, on préfère ne pas trouver  de moyens comme Goodluck  Jonhattan l’a fait  au Nigéria. Il n’a pas eu du mal à battre campagne pendant que le Bokoharam était en train de faire des victimes dans son pays ; il a été bien sanctionné dans les urnes, il devrait aussi payer juridiquement pour son laxisme. Aucun dirigeant africain n’a levé le petit doigt pour dénoncer cette démission d’un homme qui a été investi pour être le garant de la sécurité d’un peuple. C’est le principe du genre-ne me dénonce pas, je ne te dénoncerai pas-

L’Afrique reste bien marquée par l’instabilité politique dans beaucoup de  pays. C’est le moment pour les dirigeants des pays membres de l’Union africaine qui ne fonctionnent  pas comme ceux de l’union européenne de se remettre en  cause. Il est bien important qu’ils aient honte s’ils n’ont pas la moindre pitié de leurs peuples. Ils pourraient éviter que les autres viennent leur dicter des leçons.

Au Burundi, depuis des semaines la crise a pris des dimensions  inquiétantes. La société civile et l’opposition continuent à s’opposer à la candidature de Pierre Nkurunziza qui veut briguer un troisième mandat. Il y a déjà eu assez de morts. L’Union africaine observe cette situation qui représente un danger pour les pays voisins. Les civils qui fuient les violences sont actuellement assez nombreux en Tanzanie. Ce n’est pas assez utile d’agir en pompier, la prévention serait mieux dans ce Burundi qui a déjà connu une guerre civile. Le plus grave n’est-il pas arrivé ?

 

 

 

 

Jacques Lewa

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