L’UFDG dirigé par l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, a fermement réfuté samedi toute mesure de suspension ou de gel de ses activités.
Face aux rumeurs persistantes, la formation politique a tenu à rassurer ses militants et à réaffirmer son attachement au cadre légal.
Prenant la parole lors de l’assemblée générale hebdomadaire du parti, le vice-président Fodé Oussou Fofana a précisé que le congrès prévu les 19 et 20 avril avait été reporté, non par décision administrative, mais sur injonction de la justice.
« Nous étions parfaitement prêts. Mais par respect pour une décision de justice relative à un différend avec un ancien cadre exclu, nous avons préféré différer la tenue du congrès », a expliqué Dr Fofana.
Le contentieux évoqué concerne Ousmane Gaoual Diallo, ministre et porte-parole du Gouvernement, et figure désormais marginalisée du parti, qui conteste devant les tribunaux les modalités d’organisation du congrès.
Dans ce contexte, l’UFDG dit avoir formellement informé le ministère de l’Administration du territoire du report, tout en regrettant les injonctions contradictoires entre ce ministère et celui de la Justice.
« Lorsqu’un ministère nous invite à organiser le congrès dans un délai de 45 jours et que la Justice nous demande de suspendre, nous n’avons pas hésité. La primauté du droit s’impose à tous (…). », a insisté Fodé Oussou Fofana.
En attendant la décision du tribunal de première instance de Dixinn, attendue le 9 mai, le parti affirme qu’il continuera ses activités sur le terrain, y compris la sensibilisation à l’enrôlement électoral.
« Aimer Cellou Dalein ne suffit pas. Il faut se faire recenser pour pouvoir voter pour lui. », a lancé le vice-président à l’endroit des militants.
Mais derrière ce discours de fermeté, la crise qui secoue l’UFDG s’enracine. L’affaire Ousmane Gaoual n’est que la partie visible d’un mal plus profond : l’effritement progressif d’un consensus interne, fragilisé par les exclusions, les tensions entre anciens alliés et la difficulté à organiser une relève dans un parti marqué par la personnalisation du pouvoir.
Face à la crise qui le mine, l’UFDG tente de conjuguer fidélité à ses valeurs démocratiques et réalités d’un appareil politique secoué de l’intérieur.
Entre réaffirmation de la légalité et contestation croissante de son mode de gouvernance, le parti joue une course contre la montre avec lui-même.
Mohamed Sylla