Morissanda Kouyaté : « On sait où commence la discorde, jamais où elle finit »

Morissanda Kouyaté : « On sait où commence la discorde, jamais où elle finit »

Trente-et-un ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, la Guinée appelle à la vigilance face aux germes de division.

Lors d’une cérémonie de commémoration organisée lundi 7 avril à l’ambassade du Rwanda à Conakry, en présence du corps diplomatique, le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a exhorté ses compatriotes à préserver l’unité nationale et à rejeter toute forme de discrimination.

« La commémoration du génocide des Tutsi de 1994 est un appel à la conscience collective. », a déclaré M. Kouyaté, appelant la Guinée à méditer sur les leçons de cette tragédie.

« Ceux qui jouent avec le feu de la discorde nationale doivent savoir qu’on peut savoir où ça commence, mais jamais où ça peut finir. », a-t-il renchéri.

Faisant un parallèle implicite avec les tensions internes que traverse parfois la Guinée, le chef de la diplomatie a mis en garde contre les dangers de la stigmatisation et de la division, qui peuvent faire basculer une nation.

Il a par ailleurs salué les efforts du président de la transition, le général Mamadi Doumbouya, engagé selon lui dans une dynamique de réconciliation et de dialogue.
« Le général Doumbouya a mis tous ses efforts dans la réconciliation nationale et dans le dialogue inter-guinéen, pour que jamais, jamais plus, nous ne soyons au bord du gouffre (…) », a martelé M. Kouyaté, visiblement ému.

Aujourd’hui, Kigali a su renaître de ses cendres, devenant un modèle de stabilité et de résilience en Afrique, Conakry semble vouloir s’en inspirer.

Une manière aussi de souligner les liens croissants entre la Guinée et le Rwanda, deux pays engagés, chacun à sa manière, sur le chemin d’une reconstruction nationale fondée sur le refus de l’oubli et la quête d’unité.

Boua King