Djenabou Touré : « Toutes les élections de la transition seront organisées par le MATD »

Djenabou Touré : « Toutes les élections de la transition seront organisées par le MATD »

En rupture avec les pratiques électorales antérieures, les prochaines élections en Guinée seront directement organisées par le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD), a annoncé mercredi, d’une conférence de presse tenue à Conakry, Djénabou Touré, Directrice des Affaires politiques et de l’administration électorale.

Cette décision, a-t-elle précisé, découle des résolutions issues du dialogue politique inter-guinéen tenu en décembre 2022, qui prévoit dans ses points 16 et 17 que, « à titre transitoire », le MATD prenne en charge l’organisation du scrutin référendaire ainsi que l’ensemble des élections politiques à venir.

« On a tous suivi ici le dialogue inter-guinéen. Si vous consultez les résolutions, vous verrez clairement que c’est bien le ministère qui est chargé de la gestion du processus électoral pendant cette phase de transition », a déclaré Mme Touré, en réponse aux interrogations sur la légitimité d’un tel dispositif.

Pour répondre aux inquiétudes sur l’impartialité du processus, elle a aussi annoncé la mise en place prochaine d’un observatoire indépendant, composé de représentants de partis politiques et de la société civile.

Elle a précisé que cette instance sera chargée de superviser l’action du ministère dans l’organisation des scrutins.

« Cet observatoire permettra à tous les acteurs de suivre de près ce que fait le MATD, et d’assurer une transparence dans chaque étape. », a-t-elle ajouté.

Cette centralisation inédite de l’organisation électorale survient alors que la Guinée est engagée dans une transition politique depuis la prise de pouvoir par le général Mamadi Doumbouya en septembre 2021.

Si les autorités de la transition affirment vouloir conduire le pays vers un retour à l’ordre constitutionnel, l’opposition et une partie de la société civile appellent à davantage de garanties sur la neutralité des institutions impliquées dans le processus électoral.

Dans un climat où la confiance reste fragile entre les acteurs politiques, cette décision sera scrutée de près, tant à l’intérieur qu’au-delà des frontières.

Kadiatou N’Diaye