Les commerçants du marché de Bantounka 1, à Cosa, refusent de se laisser déloger sans faire entendre leur voix. Face à une menace imminente de déguerpissement, ils sont descendus dans la rue ce lundi pour interpeller directement le président de la transition, le général Mamadi Doumbouya.
Hommes et femmes, paniers et pancartes en main, ont exprimé leur désarroi devant ce qu’ils perçoivent comme une décision arbitraire.
« Nous ne sommes pas contre l’autorité, mais nous savons que ce déguerpissement ne vient pas d’en haut », clame Mahmoud Diallo, un commerçant visiblement exaspéré.
« Le président Doumbouya veut la paix, et nous aussi. Mais celui qu’il a envoyé ici ne nous écoute pas, il nous met la pression sans chercher à dialoguer avec nous. »
Les manifestants pointent du doigt le président de la délégation spéciale de Lambandji, qu’ils accusent d’agir dans son propre intérêt. Certains dénoncent une tentative déguisée de réattribuer l’espace à des opérateurs privés proches du pouvoir local.
Dans ce bras de fer, l’administration met en avant la nécessité de réorganiser l’occupation des espaces publics, alors que la précarité des petits commerçants reste une problématique sensible.
Pour ces vendeurs, ce marché n’est pas seulement un lieu d’échange, c’est un moyen de subsistance vital pour des centaines de familles.
La balle est désormais dans le camp des autorités. Entre nécessité d’urbanisation et impératif social, la réponse du général Doumbouya pourrait être déterminante pour l’avenir du marché de Bantounka 1.
Sidy Bah