En marge de la première session extraordinaire 2025 du Parlement de la CEDEAO, qui se tient du 1er au 6 mars à Lagos, au Nigeria, l’honorable Saran Traoré, députée guinéenne et membre du Parlement de l’institution sous-régionale, a plaidé pour un rapprochement plus effectif de l’organisation avec les populations ouest-africaines.
Cette session, marquée par des panels de haut niveau en prélude au 50e anniversaire de la CEDEAO et au 25e anniversaire de son Parlement, a été l’occasion pour la députée guinéenne d’insister sur l’importance d’une stratégie de communication, d’information, de sensibilisation et d’éducation pour une CEDEAO réellement axée sur ses citoyens.
« Faire connaître la CEDEAO aux populations »
Prenant part à un panel sur le thème « Stratégies pour édifier un Parlement communautaire axé sur les citoyens », Saran Traoré a formulé plusieurs recommandations concrètes.
Selon elle, l’institution régionale reste méconnue d’une grande partie des populations, alors qu’elle initie de nombreux projets qui les concernent directement.
« Il faut une communication intense sur les activités du Parlement à travers tous les canaux pour faire connaître davantage cette instance. De nombreux projets sont réalisés par la CEDEAO, il nous revient de les porter à la connaissance des populations, surtout celles qui en bénéficient directement. », a-t-elle déclaré.
Elle a également préconisé l’organisation de réunions délocalisées dans les pays membres, accompagnées de visites de terrain pour créer un dialogue direct entre les parlementaires et les citoyens.
Par ailleurs, elle a plaidé pour l’intégration d’un programme d’éducation sur la CEDEAO dans les curriculums scolaires des pays membres.
« Il est essentiel que les jeunes générations connaissent cette institution, ses missions, ses organes et ses actions, afin qu’elles s’y identifient davantage. », a-t-elle expliqué.
Déplorant le fait que la CEDEAO soit perçue comme une organisation au service exclusif des dirigeants de la région, Saran Traoré a appelé à un changement de perception.
« Nous devons intégrer dans nos plans de travail des activités qui renforcent la visibilité des actions de la CEDEAO auprès des citoyens. Il est impératif que les populations sentent leur appartenance à cette communauté. », a-t-elle insisté.
Elle a ainsi exhorté les parlementaires de la sous-région à travailler en synergie avec les jeunes et les femmes, en impliquant activement les représentants pays du Parlement de la CEDEAO.
« Une stratégie qui nous permettra, en tant que membres du Parlement, d’être plus proches des populations et de gagner en influence dans notre rôle de législateurs. C’est à ce moment que nous pourrons véritablement prétendre être la CEDEAO des peuples. », a-t-elle conclu.
Alors que l’organisation régionale traverse une période marquée par des tensions politiques et des remises en question de son rôle, l’intervention de Saran Traoré résonne comme un appel à une transformation profonde et à une reconquête de la confiance des citoyens.
Kadiatou N’Diaye