Le Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a effectué mardi 4 mars une visite de courtoisie à la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), une visite visant à renforcer la coopération interinstitutionnelle et à soutenir les projets majeurs en cours.
Cette démarche intervient au lendemain de la célébration de la Journée de la monnaie guinéenne, le 1er mars, et souligne l’importance accordée par le gouvernement à la stabilité monétaire et financière du pays.
Lors de cette visite, le Premier ministre a insisté sur le rôle crucial de la BCRG dans la mise en œuvre des réformes économiques et financières ambitieuses engagées par le gouvernement.
« Il est essentiel, surtout en période de réformes, d’échanger avec les cadres de la Banque Centrale sur des questions diverses et nécessaires », a déclaré Amadou Oury Bah. Il a également salué le capital humain de l’institution, composé d’ »hommes et de femmes dotés d’une grande expérience. », et a appelé à une collaboration étroite pour tirer parti des ressources et des connexions extérieures de la BCRG.
« Les ressources humaines et les autres aspects qui lient la Banque Centrale à l’extérieur ne doivent pas être ignorés. Bien au contraire, il est crucial de reconnaître leur présence effective, tant dans la réflexion que dans les propositions. », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de cette collaboration pour des projets structurants comme Simandou 2040 et pour la réorganisation globale du pays.
Cette visite a également été l’occasion pour le Gouverneur de la BCRG, Dr. Karamo Kaba, de se féliciter de la performance du franc guinéen (GNF) face au dollar américain.
« Depuis septembre 2021, la monnaie guinéenne est la plus forte au monde contre le dollar. Tout le monde peut le vérifier. Pour être plus forte que la monnaie guinéenne, il faudrait avoir du bitcoin, de l’or ou de l’argent. Il faut retenir que la monnaie guinéenne se porte très, très bien. », a déclaré le Gouverneur, visiblement satisfait des résultats économiques obtenus sous sa direction.
Ces propos interviennent dans un contexte où la Guinée, malgré les défis politiques et sociaux récents, semble afficher une certaine stabilité monétaire.
Selon les données de la BCRG, le franc guinéen a résisté aux pressions inflationnistes et aux fluctuations des marchés internationaux, grâce à une gestion prudente des réserves de change et à des politiques monétaires strictes.
Cependant, cette performance doit être relativisée. Si le GNF montre une résistance face au dollar, la réalité économique sur le terrain reste contrastée.
Les populations guinéennes continuent de faire face à des difficultés liées au coût de la vie, à la hausse des prix des produits de première nécessité et à un chômage persistant.
Par ailleurs, la force d’une monnaie ne se mesure pas uniquement à son taux de change, mais aussi à sa capacité à soutenir la croissance économique et à améliorer les conditions de vie des citoyens.
La visite du Premier ministre à la BCRG témoigne des efforts déployés par le gouvernement pour rassurer les investisseurs et les partenaires internationaux sur la santé économique du pays.
Reste à savoir si cette « force » du franc guinéen se traduira par des bénéfices concrets pour la population, dans un pays où les défis économiques et sociaux restent immenses.
Pour l’heure, les déclarations du Gouverneur Karamo Kaba offrent une lueur d’optimisme, mais elles devront être corroborées par des résultats tangibles sur le terrain.
Mohamed Sylla