L’Américain Deontay Wilder a conservé difficilement son titre de champion WBC des poids lourds de boxe en arrachant le nul face au Britannique Tyson Fury, samedi à Los Angeles (Californie)
Le revenant Tyson Fury a failli créer la sensation face au champion WBC des lourds Deontay Wilder samedi à Los Angeles, mais l’Américain a sauvé son titre et arraché le nul en envoyant son adversaire au tapis dans les dernières secondes d’un combat très attendu.
Trois ans tout juste après avoir mis fin au règne de l’Ukrainien Vladimir Klitschko, alors champion WBA, WBO et IBF des lourds, Fury est passé tout près d’un nouvel exploit.
Venu défier Wilder sur ses terres, après avoir sombré dans la dépression et touché le fond à cause de ses diverses addictions, l’autoproclamé « Gipsy King », ou roi des gitans, a montré qu’il fallait encore compter sur lui. Depuis son retour sur les rings en juin dernier, le boxeur de Manchester avait repris difficilement ses repères contre l’Albanais Sefer Seferi, dominé en quatre rounds, et l’Italien Francesco Pianeta, battu aux points.
Contre un adversaire d’un tout autre calibre, qui avait remporté 39 de ses 40 victoires avant la limite, beaucoup promettaient à Fury au mieux une défaite expéditive, au pire une punition. Mais le Britannique qui a travaille d’arrache-pied pour descendre à 116 kg, un poids inédit pour lui, a surpris son monde et en premier lieu Wilder
Compté jusqu’à neuf
Si l’Américain a contrôlé les premiers rounds, il n’a pas vraiment touché Fury qui s’amusait à le provoquer en lui tirant la langue et en levant les poings pour lui montrer qu’il ne lui faisait pas mal. Fury est bien allé au tapis une première fois à la 9e reprise à la suite d’une crochet du gauche de Wilder, mais il s’est rapidement relevé.
C’est même à partir de ce round qu’il a commencé à prendre l’ascendant avec des coups plus précis et plus nombreux que son adversaire qui commençait, lui, à marquer le pas physiquement. Encouragé par un fort et bruyant contingent britannique parmi les 18.000 spectateurs du Staples Center, Fury, 30 ans, prenait le large au pointage des arbitres et observateurs.
Fury a fait mieux que résister face à Wilder
Fury a fait mieux que résister face à Wilder | Lionel Hahn
Dos au mur, Wilder trouvait un seconde souffle dans la 12e et dernière reprise. Il croyait même avoir fait la décision avec un violent enchaînement gauche-droite au visage de Fury, mais à la stupéfaction des spectateurs et de Wilder, Fury, compté jusqu’à neuf, s’est relevé et a fini le combat sans être mis en difficulté. Alors que les deux boxeurs revendiquaient la victoire dans une ambiance houleuse, le verdict des juges a laissé tout le monde sur sa faim.
Joshua « la poule mouillée »
Un juge-arbitre a donné la victoire à Wilder (115-111), un deuxième a vu Fury s’imposer (115-110) et le troisième n’a pas pu les départager (113-113).
« Avec deux knock-downs, je pense que je méritais de gagner ce combat, je pense que j’ai gagné, car j’ai contrôlé le combat, j’étais plus actif que lui », a insisté Wilder. « Même si je suis allé au tapis deux fois, je crois que j’ai gagné ce combat, j’ai montré que j’étais un vrai champion, un vrai guerrier, un grand professionnel, personne de ma taille et de mon poids ne bouge comme moi », lui a répondu Fury.
Alors que leur dernière conférence de presse mercredi avait failli virer à la bagarre générale, les deux hommes sont tombés d’accord pour souhaiter au plus vite un deuxième combat. « Je pense que c’est un combat que les gens veulent voir », a estimé Wilder.
Ils sont aussi sur la même longueur d’onde à propos du Britannique Anthony Joshua, champion IBF, WBA et WBO des lourds, qu’ils accusent tous deux de se défiler. « Nous sommes les deux meilleurs lourds du monde, où es-tu AJ la poule mouillée? », a souri Fury en quittant le ring.
Avec Ouest-france