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La déclaration des biens des ministres est-elle de trompe-l’œil ?

les Annonces 224

alpha_condé_à_la_cour[dropcap]A[/dropcap]près la déclaration des biens du chef de l’Etat auprès de la Cour constitutionnelle, la semaine dernière, l’institution a invité les membres des différentes institutions de la République, notamment le président de l’assemblée nationale, le Premier ministre et les membres de son gouvernementale, ainsi que le gouverneur de la banque centrale et les responsables des régies financières de l’Etat en faire de même.

A en croire certains observateurs, il s’agit simplement d’une opération en trompe-l’œil, étant donné que les mécanismes de contrôle feraient défaut, pour savoir qui possède quoi, dans un environnement où les cadres véreux ont recours à des prête-noms.

Le président de la République a fait le dépôt de la déclaration de ses biens auprès de la Cour constitutionnelle. C’était le mercredi 06 janvier 2016. Cette démarche du chef de l’Etat est un exercice auquel se plient les gouvernants dans tout régime démocratique. C’est en référence à l’article 36 de la Constitution guinéenne qui stipule : « Après la cérémonie d’investiture et à la fin de son mandat, dans un délai de quarante huit (48) heures, le président de la République remet solennellement au président de la Cour constitutionnelle la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens. Les ministres avant leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci déposent à la Cour constitutionnelle la déclaration sur l’honneur de leurs biens.

La déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou des fonctions sont publiées au Journal officiel.

La copie de la déclaration du président de la République et des membres du Gouvernement est communiquée à la Cour des comptes et aux services fiscaux.

Les écarts entre la déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou des fonctions doivent être dûment justifiés.

Les dispositions du présent article s’appliquent au président de l’Assemblée nationale, aux premiers responsables des Institutions constitutionnelles, au gouverneur de la Banque centrale et aux responsables des régies financières de l’État. »

Après donc le président de la République, un communiqué a été rendu public le vendredi 08 janvier 2016, dans lequel, la Cour constitutionnelle invite le Premier ministre, les ministres, le président de l’Assemblée nationale, les premiers responsables des Institutions constitutionnelles, le gouverneur de la Banque centrale et les responsables des régies financières de l’État, a procédé à la déclaration de leurs biens.

Ceci est une première dans notre pays, et le président Condé a été le premier à s’y prêter. Même s’il a violé la loi, en ne se conformant pas au délai de quarante huit (48) heures formulé par l’article 36 de la Constitution.

Tout en louant cette initiative qui pourrait garantir les socles de la bonne gouvernance, certains observateurs se demandent s’il ne s’agit tout de même pas d’une opération en trompe-l’œil. Quand on sait qu’en Guinée, les grilleurs d’arachide sont réputés pour leur ingéniosité. Alpha Condé l’a lui-même reconnu, en affirmant que des cadres de l’administration avaient réussi à contourner le procédé d’unicité des caisses de l’Etat, en gonflant les frais alloués aux marchés publics.

De quoi émettre des doutes sur l’efficacité de cette déclaration des biens de nos gouvernants. Car le recours à des prête-noms, est une pratique qui a toujours permis à des commis de l’Etat de pomper dans les caisses de l’Etat, et d’effacer les traces.

Richard TAMONE (In L’Indépendant)

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