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Conakry, la capitale guinéenne confrontée à une pénurie d’eau sans précédent (photos honteuses)

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«  [dropcap]C[/dropcap]haque jour, dès le premier appel du muezzin, je suis obligée de réveiller mes cinq enfants pour aller puiser de l’eau au forage installé au domicile d’un homme riche de notre quartier ».

C’est le cri de cœur de Bountouraby Soumah, une citoyenne du quartier Bellevue, dans la commune de Dixinn, dans la banlieue de Conakry.

Considérée comme le château d’eau de l’Afrique de l’ouest, la Guinée peine à faire de cette réputation une réalité en fournissant régulièrement de l’eau aux habitants de sa capitale et de ses trente-trois préfectures composent ses quatre régions naturelles.

Outre l’intérieur du pays, les cinq communes de Conakry souffrent énormément d’une pénurie d’eau sans précédent exposant les populations à toute sorte d’épidémie provenant de l’eau consommée, surtout en cette période de grandes pluies qui s’annonce.

Partout à Conakry, les bidons, seaux, bassines et autres récipients se donnent rendez-vous dans les habitations dont les propriétaires ont creusé des forages améliorés.

Un calvaire quotidien

A Conakry, trouver de l’eau au robinet est devenu un véritable casse-tête pour les populations qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une situation qui s’est inscrite dans le quotidien des familles de la capitale guinéenne, où chaque famille fait de son mieux pour se trouver de l’eau de boisson, de cuisine, de bain et d’autres besoins auxquels tout le monde est confronté.

Bountouraby Soumah, habitante au quartier Bellevue Marché : « Chaque jour, dès le premier appel du muezzin, je suis obligée de réveiller mes cinq enfants pour aller puiser de l’eau au forage installé au domicile d’un homme riche de notre quartier. Cet exercice est devenu notre sport quotidien. Imaginez comment vivre sans eau dans une famille de 10 personnes. Nous sommes contraints de faire cela parce que l’eau n’a pas coulé dans notre robinet depuis 2 ans maintenant. Nous vivons actuellement la pénurie d’eau comme si nous étions dans un pays désertique, où le problème d’eau se pose depuis la nuit des temps. C’est dommage pour nous les pauvres qui vivent sans aucune attention de notre gouvernement. Le problème d’eau est devenu un calvaire quotidien pour nous ».

Mariama Ciré Diallo du quartier Hafia Minière : « Nous sommes vraiment inquiets de la situation que nous traversons depuis plus d’un an maintenant ; surtout à la veille du mois de Ramadan qui va débuter dans moins de dix jours. Chaque jour, nous sommes obligés de faire le tour du quartier munis de bidons, de bassines et d’autres récipients pour puiser l’eau destiné à nos besoins. Comme les autorités refusent de nous faire face, nous sommes obligés de vivre comme ça bien que nous soyons dans la capitale ».

« La SEG insoucieuse de la souffrance des populations »

En plus de la réputation de la Guinée comme « Château d’eau d’Afrique de l’ouest », l’Etat a mis en place un service public pour assurer la desserte en eau potable dans les différentes villes du pays. Mais, force est de regretter que ce service, malgré la volonté des nouvelles autorités, n’arrive pas à répondre aux attentes des populations des grandes villes, à plus forte raison la capitale Conakry, où il concentre l’essentiel de ses activités.

Pour fournir de l’eau aux habitants de la capitale, la Société des eaux de Guinée (SEG) a installé dans certains endroits des bornes fontaines surmontées de grandes cuves d’eau alimentées généralement par des citernes de cette société déployées pour les besoins de la cause.

Dépassée par les événements, la SEG utilise actuellement une stratégie pour apaiser les tensions chez les populations qui menacent de manifester. Elle fait aujourd’hui une communication à outrance dans les médias locaux, où des communiqués justifiant la pénurie d’eau dans les différents quartiers de Conakry. Mais quel gâchis !!

Moriba Kamano, de Taouyah Jean Paul 2 : « Il n’y a plus d’eau dans nos robinets. C’est pourquoi, nous venons puiser de l’eau dans ces bornes installées par la SEG. Parfois, ça nous soulage. Mais, ce qui est regrettable, ce n’est pas tous les jours qu’on peut trouver dans ces cuves. Ce qui nous emmène parfois à acheter de l’eau dans des bidons. Vu la richesse de la Guinée en cours d’eau, sincèrement, ses populations ne devraient pas connaitre des pénuries d’eau. Or, dans d’autres pays n’ayant pas assez de cours d’eau, la desserte est régulière. Il faut que l’Etat prenne ses responsabilité pour fournir de l’eau à ses populations 24 sur 24 ».

Diao Baldé, pensionnaire de la Cité Solidarité : « On est sérieusement confronté à un manque d’eau. Parfois, nous parcourons de longues distances pour puiser l’eau malgré notre handicap. La SEG a installé près de notre Cité des bornes qui manquent souvent d’eau. Parfois, on se dit entre nous ici que la SEG est chaque jour insoucieuse de la souffrance des populations que nous sommes. Dites à Alpha Condé que son peuple a soif, parce qu’on ne boit pas à notre soif comme il le fait à Sekhoutoureya ».

Ibrahima Sory Camara de Bellevue Carrefour Célibataire : « Franchement, par les temps qui courent, la vie est très difficile pour les habitants de la Bellevue que nous sommes à cause du manque d’eau  dans les robinets. Cependant, les autorités devraient  envisager d’autres solutions avec la mise en place des forages dans certains quartiers. Car ce que la SEG a installée nous laisse encore sur notre faim ».

Flambée inquiétante des forages d’eau potable à Conakry

Face à la pénurie d’eau à laquelle reste confrontées les populations de la capitale guinéenne, l’on assiste actuellement à une recrudescence inquiétante de l’installation des forages d’eau potable creusés çà et là dans les différents quartiers de Conakry.

Ces forages sont généralement installés dans des chantiers et dans des concessions, où les propriétaires sont souvent riches. Après l’installation des forages, beaucoup de propriétaires décident de venir en aide au voisinage face à la pénurie d’eau.

Aminata Diaouné habitante à Dixinn : « C’est mon grand-frère vivant aux Etats-Unis qui a fait creuser un forage dans notre cour pour nous permettre de ne plus être confrontés à la pénurie d’eau qu’on connait actuellement à Conakry. Comme le débit est fort, nous faisons sortir un raccord dehors pour servir les voisins en eau tous les jours. Nous sommes obligés de le faire, parce que l’Etat a démissionné dans la fourniture d’eau à sa population ».

Moussa Bangoura, habitant au quartier Madina : « Parcourir de longues distances pour puiser l’eau est devenu récurrent dans notre quartier. Les rares familles qui ont installé les forages arrivent à surmonter la pénurie d’eau. Les voisins qui n’ont pas le choix, viennent dans ces concessions pour puiser l’eau au grand dam des chefs de famille. C’est pourquoi vous verrez souvent des gens se quereller ou se bagarrer à cause de l’eau qui ne devrait pas manquer aux Guinéens ».

En attendant de nouvelles dispositions de la part du gouvernement à travers le ministère de l’Energie et de l’Hydraulique et la SEG, les habitants de Conakry et ses environs restent exposés à tout genre de maladies issues de l’absence notoire d’eau potable dont la fourniture reste et demeure un devoir sacré pour l’Etat.

Malgré ses multiples cours d’eau qui pullulent son territoire, la Guinée est l’un des rares pays d’Afrique bénéficiant des mêmes atouts dont les populations continuent de vivre dans l’obscurité et dans la soif.

Vivement un changement positif ministère de l’Hydraulique et à la SEG !

 

 

Facely Diawara avec la collaboration de Boua Kouyaté

Tel : 628 51 43 33 / 669 85 20 20

Conakryinfos.com

 

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